L'égalité des chances, nouveau bouc émissaire des crises ?
- marieeloy
- 20 mai
- 2 min de lecture

✍ 🚨MaChronique dans Les Echos, suite aux nombreuses attaques contre l'égalité des chances ces derniers jours. Nous ne pouvons pas rester silencieux !
Extraits :
"Alors que Los Angeles brûle, Elon Musk embrase les réseaux sociaux avec une formule choc : “DEI Means People DIE”, les programmes de diversité, équité et inclusion – DEI - tuent.
😱
On aurait été bien naïfs de penser que les mégafeux sont dus au changement climatique, comme le répètent les scientifiques, ou au manque de financement des biens communs.
Non, c’est la diversité.
Plus l’accusation est aberrante, plus elle passe. Ce n’est pas une première.
Quelques mois plus tôt, lorsqu’un Boeing a perdu une porte en plein vol, le coupable fut encore une fois le DEI. Elon Musk, toujours lui, s’agite sur ce sujet “Voulez-vous monter dans un avion où les embauches DEI ont été prioritaires sur votre sécurité ?”
L’insinuation est claire : l’inclusion compromet la compétence et détourne des ressources financières essentielles.
Pourtant, tous les experts réfutent ce lien. Mais la rhétorique est bien en place : l’égalité des chances est une menace pour notre sécurité et notre économie.
(...) il devient, avec l’immigration et l’environnement, le bouc émissaire idéal.
Depuis que la Cour suprême des États-Unis a invalidé la discrimination positive dans l’enseignement supérieur en 2023, un effet domino s’est enclenché.
Walmart, McDonald's, Ford Motor Company, Jack Daniel's… un à un, les géants effacent toute mention du DEI de leurs engagements, invoquant un changement d’environnement politique et économique.
Le dernier en date, Meta, maison mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a supprimé l’ensemble de ses programmes DEI et abandonné ses objectifs de représentation des femmes et des minorités.
Pire encore, en parallèle de l’arrêt du fact-checking, les règles de modération sur ses réseaux sont revues à la baisse : il est désormais autorisé d’associer personnes homosexuelles et maladies mentales ou de qualifier les femmes d’objets. 😓
Un revirement d’autant plus inquiétant que 85 % des femmes sont aujourd’hui confrontées à des violences en ligne.
(...)
Ce qui se passe aux États-Unis n’est jamais anodin. Ne rien faire, c’est accepter que ces mesures se propagent sans complexe dans le monde entier.
Mais nous avons aussi notre mot à dire. Nous aussi, nous sommes clients de ces plateformes et consommateurs de ces marques.
🙏 Face à ce recul, nous devons agir : interpeller ces entreprises, questionner nos choix, faire entendre nos voix.
(...)
Ce n’est pas facile, mais
l’avenir sans diversité est encore plus sombre.
(…)
nous avons besoin d’influenceuses et d’influenceurs capables de porter ensemble un contre-discours puissant.
Nos voix, nos messages, notre engagement comptent plus que jamais."
❤️



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