Les entrepreneurs, grands oubliés de l'assurance-chômage
- marieeloy
- 4 juin
- 2 min de lecture

✍ 🚨MaChronique dans Les Echos, quand les entrepreneurs sont à nouveau laissés de côté, il devient urgent de prendre la parole. N'oublions pas ceux qui créent des emplois !
Extraits :
"On encourage sans cesse les Français à entreprendre, à prendre des risques, à créer de l’emploi, à devenir des « premiers de cordée », à changer le monde …
Mais en omettant de leur dire qu’ils n’ont pas le droit à l’erreur.
Ils doivent réussir ou… ils le paieront très cher.
99% des entrepreneurs n’ont pas d’assurance chômage.
Ceux qui génèrent des emplois sont les seuls actifs sans cotisations et donc sans filet de sécurité.
(...)
Alors qu’il n’y a jamais eu autant d’entrepreneurs, les défaillances d’entreprises battent également des records.
La situation peut vite se transformer en descente aux enfers financière mais aussi psychologique et familiale.
Créer ou reprendre une entreprise, c’est souvent le projet d’une vie. C’est y mettre tout son temps, son énergie, ses économies, parfois même sa santé.
(...)
La liquidation est généralement vécue dans la honte, l’isolement et la culpabilisation, avec un marquage au fer rouge pour la suite.
Bien connues des tribunaux de commerce, les conséquences dramatiques se résument en trois « D » : dépôt, dépression, divorce.
(...)
Loin du mythe du patron aisé, un dirigeant sur cinq gagne moins que le SMIC. Les entrepreneuses sont encore plus touchées (...).
Pour y remédier existe l’assurance chômage privée proposée par l’association GSC. (...)
Mais elle reste très largement méconnue, quand elle devrait être un réflexe systématique dans le parcours de la création d’entreprise.
(...)
Or, lorsque les ennuis commencent, il n’est plus possible de souscrire cette assurance.
(...)
Les autres doivent compter sur l’ATI (allocation des travailleurs indépendants) : avec des conditions d’accès si restrictives que seuls 4 400 dirigeants en ont bénéficié depuis 2019.
Une goutte d’eau face aux dizaines de milliers d’entrepreneurs en difficulté chaque année.
Un espoir : le rapport présenté au ministère de l’Économie par Helene Bourbouloux, administratrice judiciaire reconnue et soutenue par les associations comme 60 000 rebonds.
Ce travail de fond est désormais entre les mains de Véronique Louwagie, ministre déléguée aux PME.
La proposition phare : une rémunération pendant les trois premiers mois de la liquidation pour ceux qui ont essayé de sauver leur entreprise.
Il est proposé que cette aide soit avancée par l’AGS, l’association qui garantit les créances des salariés, et remboursée sur les premiers fonds de la procédure.
Elle serait conditionnée à la coopération active des dirigeants dans les opérations de liquidation.
Une phase de répit indispensable — humaine et stratégique.
Tout le monde serait gagnant.
(...)
La fin d’une entreprise ne doit plus être un drame honteux mais un chapitre - certes difficile - du parcours professionnel, placé sous le signe des trois « R » : recul, répit et rebond !"
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